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Monseigneur Nicodème Barrigah-Bénissan: un talent de médiateur

 

En 2009, le gouvernement togolais a mis en place la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) qui a remis son rapport au Chef de l’Etat après trois années de dur labeur. A la tête de cette Commission, un homme d’église, Monseigneur Nicodème Anani Barrigah-Bénissan, évêque d’Atakpamé, ville située à 160km de Lomé.

Quoique très influent au sein de l’église catholique , les Togolais ne connaîtront réellement ce jeune prélat qu’après cette expérience de la CVJR qui a révélé son extraordinaire talent de médiateur.

Qui est Nicodème Anani Barrigah-Bénissan?

Né le 19 mai 1963 à Ouagadougou au Burkina -Faso, Anani Barrigah-Bénissan Nicodème est baptisé le 26 mai 1963 dans la même ville.

En 1966 , la famille rentre au Togo et six ans plus tard ( le7 Mai 1972), le jeune Anani reçoit sa première communion à la Paroisse Immaculée Conception de Nyékonakpoè, suivi de la confirmation en la même église le 14 mai 1972.

Les études primaires, Anani les fit avec brio de 1967 à 1974  à l’Ecole Catholique de Nyékonakpoè. La même année , il entre au Petit Séminaire Saint Pie X d’Agoènyivé d’où il sort en 1981. Avide de savoir, le futur évêque se rend au Bénin pour des études de Philosophie et de Théologie au Grand Séminaire Saint Gall de Ouidah jusqu’en 1987. Le 08 août de la même , il reçoit son ordination presbytérale des mains d’un certain Mgr Robert Tonyui  Dosseh – Anyron dans la Cathédrale Sainte Trinité d’Atakpamé. Anani avait alors 24 ans. Entre 1987 et 1988 , il exerce comme Vicaire paroissial à la Cathédrale de Lomé, fonction qui n’a pas altéré son goût pour les études.

Ainsi de 1988 à 1990, il fit des études de théologie dogmatique à l’Institut Catholique d’Abidjan, suivi des études d’exégèse au Biblicum à Rome en Italie entre 1990 et 1993. A partir de cette année jusqu’en 1997, le jeune prêtre s’inscrit  à l’Université Urbanienne de Rome pour des études de droit canonique   copulées d’études de diplomatie à l’Académie Pontificale de Rome.

Vie professionnelle

1997 – 2000 : Secrétaire de la Nonciature au Rwanda

2000 – 2003 : Secrétaire de la Nonciature au Salvador

2003 – Février 2007 : Secrétaire puis Conseiller de la Nonciature en Côte d’Ivoire.

19 mars 2007 – 09 février 2008 : Conseiller de la Nonciature Apostolique en Israël.

09 mars 2008 : Ordination Episcopale  comme 4ème Evêque d’Atakpamé.

Mgr BAARIGAH est le président de la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix au sein de la Conférence des Evêques du Togo et Chargé de l’apostolat des laïcs.

Il parle plusieurs langues entre autres , le Français, l’Anglais, l’Italien etc.

Il est également artiste de la chanson Gospel et a à son actif six albums.

Une vie de médiateur

Au-delà de sa vocation originelle, Mgr Barrigah possède un extraordinaire talent de médiateur. C’est sans doute ce qui a poussé le Chef de l’Etat à le nommer à la tête de la CVJR en 2009. La tâche paraissait difficile et la mission presque impossible . Beaucoup ne vendaient pas chère la peau du jeune évêque. L’homme en était conscient mais n’ était pas découragé outre mesure: « Je suis un serviteur et la mission ne me fait pas peur » avait-il alors déclaré dans une interview en 2010.

Il se mit donc à l’ouvrage avec détermination , soutenu par ses dix autres camarades de la Commission . « Fais ta part« , c’est le message qu’il lança à l’endroit des Togolais, convaincu que la réconciliation ne peut être une entreprise individuelle. Ni les critique malveillantes d’une partie de la presse, encore moins les accusations sans fondement d’une partie de la classe politique n’ont pu venir à bout de la volonté du prélat . La phase des audiences fut des plus délicates. Tout a failli capoter avec la réaction des Forces Armées Togolaises (FAT) , à qui des personnes auditionnées avaient imputé la responsabilité de certains événements tragiques. Mais avec son sang-froid qu’on lui connaît , l’Evêque d’Atakpamé sut déjouer le piège.

Lorsque le 03 avril 2012, au Palais de la Nouvelle Présidence, il remit le rapport de la Commission entre les mains du Chef de l’Etat, tous les Togolais même les plus sceptiques, ont compris que le train de la réconciliation au Togo avait pris son départ.

Avec un ouf de soulagement, Mgr Barrigah, face au Chef de l’Etat et aux invités, déclara:  » Le pardon que nous devons demander humblement, que nous devons accorder avec magnanimité et que nous devons recevoir dans la concorde, est celui que donne le cœur qui a dépassé la douleur et la rancœur pour s’élever et s’affranchir dans la grandeur. Il est celui du cœur libéré du poids de ses erreurs« . Un dernier appel de l’Evêque, conscient que le plus dur venait de commencer!

Son talent de médiateur et de négociateur reconnu de tous, le prélat est aujourd’hui fortement sollicité dans des conflits au Togo.

L’évêque d’Atakpamé est sans doute l’un des plus brillants esprits que le Togo ait jamais connus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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