La cinquantaine, Ametsito Komlan Gninin est non seulement Président du CDQ Akodessewa-Kpota, mais également l’un des superviseurs de l’opération de nettoyage instituée par l’ANADEB dans le Grand-Lomé. Dans l’interview dont la teneur suit, il revient notamment sur le rôle d’un superviseur, insistant au passage sur l’engouement des populations pour l’opération.
Manationtogo.com : Bonjour M. Ametsito ! Vous êtes l’un des superviseurs de l’opération de nettoyage sur le tronçon rond-point du Port-Carrefour Ramatou. Dites-nous, comment vous organisez-vous pour rassembler les balayeurs des 10 quartiers de votre zone ?
Ametsito Komlan : Merci pour la question et pour l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer. Après chaque opération, les superviseurs se réunissent à l’ANADEB pour faire le point. Plus tard, les responsables de l’ANADEB nous confirment au téléphone la tenue de l’opération suivante et le nombre de personnes à mobiliser. Aussitôt nous passons le message aux différents présidents de CDQ de la zone, qui se chargent de mobiliser les balayeurs dans leur quartier respectif.
Manationtogo.com : Comment organisez-vous les balayeurs une fois sur le terrain ?
A .K : Nous formons plusieurs groupes. A chaque groupe nous affectons une partie de l’espace à nettoyer. Un groupe peut être constitué de balayeurs issus d’un ou plusieurs quartiers. Les groupes sont placés sous la surveillance des présidents de CDQ. Les superviseurs font la navette entre les différents groupes pour coordonner tout le travail.
Manationtogo.com : Vous travaillez sur un site assez vaste ; comment arrivez-vous à déterminer la partie à nettoyer à chaque opération ?
A.K : Ici, nous faisons essentiellement du désherbage. Donc sur le tronçon, c’est la partie la plus envahie par les herbes que nous ciblons et que nous proposons à l’ANADEB.
Les herbes arrachées à la houe, sont balayées, mises en tas puis enlevées au moyen de tricycles.
Manationtogo.com : Est-ce que parfois vous peinez à mobiliser parce que les gens ne sont plus motivés, parce que les gens sont fatigués etc. ?
A.K : En tout cas, je peux vous assurer qu’on n’a jamais eu ce problème ! Le nombre de personnes voulu par l’ANADEB est généralement atteint sauf s’il y a une intempérie. Les gens sont toujours motivés et passionnés pour cette opération.
Manationtogo.com : Chaque opération dans votre zone, engage environ 500 personnes ; mais vous n’êtes que deux superviseurs ! Comment arrivez-vous à gérer tout ce monde ? Y a-t-il par exemple des sanctions pour les retardataires ?
A.K : C’est toujours difficile de gérer les hommes. Mais rassurez-vous, ici tout se passe bien. Chacun est conscient et sait qu’il travaille non pour lui-même mais pour la propreté de sa ville. Alors on a moins de problèmes à gérer. Nous faisons tout pour dissuader toutes velléités susceptibles de retarder le travail. Dans cette dynamique, les présidents de CDQ jouent un grand rôle : ils surveillent et interviennent quand il y a un problème. Les superviseurs leur viennent en appui.