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Adama Koudou, Directeur de Bio-Afrique: « Nous sommes devenus la lumière des autres jeunes qui ne croyaient pas en la réussite sans l’aide de l’Etat »

 

Faire du thé à partir du quinquélibat! L’idée peut paraître saugrenue; et pourtant c’est ce que réussit le jeune Adama Koudou; au point d’en faire un métier . Aujourd’hui sa société Bio-Afrique spécialisée dans la transformation du quinquélibat emploie une cinquantaine de jeunes.

Découvrons ce jeune entrepreneur à travers l’interview que voici

 

Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?

Je suis Adama KOUDOU, gestionnaire marketing et stratégie . J’ai fait le commercial et j’ai fait des missions de gestion de consultation à Cotonou. Dans ce parcours j’ai eu une opportunité en entreprenariat. Ceci m’a réorienté dans le domaine où je suis actuellement.

Pourquoi avez-vous choisi de vous aventurer dans ce secteur ?

Il ne suffit pas d’être salarié puisqu’on n’a aucune garantie de toujours gardé son emploi. La meilleure façon de donner une chance à sa vie est d’entreprendre. Lors d’une conférence sur l’entreprenariat à Cotonou, le formateur avait exigé que nous proposions une ligne d’entreprise . Quand je suis revenu, j’étais passé à la foire et là j’ai trouvé un stand du ministère du Développement à la Base et j’ y ai laissé mon nom. On m’a appelé après pour déposer un dossier; ce que j’ai fait sans hésiter. Plus tard le FAIEJ m’appelle pour me dire que j’avais un projet viable. Avant, j’étais dans la commercialisation des produits d’extérieur. Mais j’ai compris, grâce à cette formation, qu’il faille valoriser les plantes médicinales de l’Afrique. C’est ce qui m’ a amené à valoriser le quinquélibat en le transformant en thé, qui est très apprécié par les Togolais . On a même commencé l’exportation.

Comment êtes-vous arrivé à découvrir le thé du quinquelibat?

Nous nous posons souvent la question: Qui je pour réussir ? Qui suis-je pour inventer? A ces questions, Nelson Mandela répond « Qui suis-je pour ne pas l’être ? ». Dans cette optique, je me suis dit qu’en tant que Togolais, il y a des choses de chez moi que je peux valoriser. Dans l’enfance, nos parents mettaient la poudre du quequélibat dans la bouillie qu’on prenait. J’ai choisi ce thé par inspiration. Nous avons fait l’expérience et ça a marché. On est donc parti à Cotonou pour suivre une formation sur le processus de transformation et on est revenu installer l’industrie ici.

Qu’est-ce que la formation au niveau du FAIEJ vous a apporté ?

Le FAIEJ suscite l’envie des jeunes de se lancer dans le monde des affaires mais de façon originale. La formation a consisté à encourager les initiatives novatrices en agriculture, surtout celles ayant trait à la transformation des produits locaux. Nous avons déposé notre plan d’affaires et nous avons été sélectionné. Après la sélection, on a été financé. La structure est toujours là pour nous assister en cas de difficulté. C’est grâce à tout cela que l’entreprise grandit.

Comment êtes-vous parvenu à occuper la première place lors des journées de l’entreprenariat?

Tout n’a été qu’une question d’engagement. Il faut bien faire tout ce que nous faisons. Nous étions 50 à être financés en première partie. Ils nous observaient dans une discrétion totale au cours des journées de l’entreprenariat. Il notait la façon dont nous disposions nos stands et autres. A la fin du congrès, j’ai été surpris d’avoir reçu le prix du meilleur projet. C’est dire certainement que j’ai bien fait… Ils ont vu chez moi des choses qu’ils ont appréciées. Peut- être ma façon de travailler avec mes collaborateurs, de vendre les produits… tout cela a concouru me distinguer. Sur les 50 jeunes financés, seulement 6 étaient retenus à la fin pour obtenir un prix et j’étais en première position.

Parlez-nous de votre société

Bio-Afrique est cet opérateur qui fabrique le thé de quinquélibat. Il regroupe des jeunes qui ont compris et partage notre vision. Ces jeunes ont compris qu’il ne faut pas tout le temps attendre l’Etat et crier au chômage.

Bio-Afrique a commencé à travailler, il n’y a pas encore un an. Dix personnes travaillent à la production et plus d’une vingtaine sur la commercialisation. Nos points de vente sont Lomé, Kara, Notsé, sokodé. Aujourd’hui une cinquantaine de personnes sont sur la chaîne d’activités Bio-Afrique. Nous contribuons donc à résoudre la problématique de chômage même si c’est à un degré moindre. Nous donnons l’opportunité aux autres de valoriser leurs compétences. Nous apportons surtout un plus à la santé de ceux qui consomment ce thé. C’est un thé thérapeutique, qui vise le foie dans son fonctionnement et permet à tout l’organisme de bien fonctionner.

Parlez -nous davantage des vertus de votre thé!

Le quiquelibat est une plante du millénaire. Nos parents l’utilisaient pour nettoyer le corps. Il lutte contre l’indigestion, l’insomnie, le diabète, d’hypertension, … bref toutes les maladies liées à l’alimentation. On a tant de maladies qui proviennent de notre alimentation. Cette plante intervient dans le bon fonctionnement du foie pour assurer l’élimination des toxines. Il stimule le glycogène. Nous préservons notre corps de beaucoup de maladies en consommant ce thé.

Rencontrez-vous des difficultés ?

Je suis le premier à me lever du lit et le dernier à me coucher. J’ai des responsabilités comme payer les salaires , gérer les fournisseurs, veiller à la réception des matières premières…Pour réussir on doit surmonter toutes ces difficultés. Un entrepreneur, c’est un battant.

Avez-vous d’autres activités ?

A part la gestion de mon entreprise, j’ai un cabinet de conseil en gestion d’entreprise. De ce fait, on me sollicite de part et d’autres pour des formations en entreprenariat. Nous avons des partenariats avec les universités et l’ANPE (ndlr: Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi). Nous formons environ chaque mois une cinquantaine de jeunes.

Est- ce une fierté d’employer d’autres jeunes?

C’est une très grande fierté pour moi. Il y en a qui viennent me dire en face leur reconnaissance. Ils disent que c’est grâce à moi qu’il ont un salaire. Je ne me vante pas, mais c’est la bénédiction de Dieu. Cette entreprise a aidé beaucoup de jeunes à sortir du chômage et d’un tas de vices. Nous sommes devenus la lumière des autres jeunes qui ne croyaient pas qu’ils pouvaient réussir sans l’aide de l’Etat.

 

 

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