A l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’Abus et le Trafic Illicite de Drogues, célébrée ce mardi 26 juin 2018, l’ONG Recherche Action Prévention Accompagnement des Addictions (RAPAA) était face à la presse. Objectif, informer les médias et par ricochet les décideurs et le grand public sur l’ampleur du phénomène que constitue l’usage des substances psychoactives (drogues, alcool, tabac, usage détourné et abusif des médicaments).
Pour Mme Khadija Catherine Touré, présidente de l’ONG RAPAA, la consommation de ces substances est devenue un problème de santé publique. On assiste selon elle à la généralisation du phénomène ; aucune couche sociale, aucun milieu, ville ou campagne, n’est épargné. La jeunesse, a-t-elle insisté, paie le plus lourd tribut face à ce phonème devenu banal du fait notamment de la disponibilité de ces substances accessibles à moindre coût.
La présidente de l’ONG RAPAA s’est indignée par ailleurs de la stigmatisation, des réactions de déni, de déresponsabilisation et de discrimination qui entourent le phénomène dont les conséquences, a-t-elle souligné, sont pourtant dramatiques. Les familles sont affectées car devant faire face à des situations conflictuelles, à des charges financières et sociales ; les communautés sont touchées avec une recrudescence de la délinquance, des violences physiques, sexuelles et une augmentation des accidents de tout genre ; il en est de même pour les Etats qui doivent faire face à une fragilisation des institutions, à des répercussions sur le système de santé et sur l’appareil judiciaire.
Face à cette situation, l’ONG RAPAA, depuis 2013, s’active afin de réduire le nombre d’usagers de drogues. Elle mène ainsi des actions avec un matériel de prévention varié et adapté. Elle accompagne aussi les personnes souffrant d’addiction et leur famille. Environ 80 personnes ont été reçues en consultation. Elles ont accès à une gamme de services : groupes de paroles, médiation familiale, réinsertion scolaire et professionnelle. L’ONG a aussi conduit des études et recherches, a contribué au renforcement de capacités de ses membres et des acteurs dans le domaine. Elle multiplie les plaidoyers afin de sensibiliser sur la thématique. Les résultats obtenus sont probants pour cette ONG qui intervient malgré des moyens matériels et financiers très limités et qui tire sa force de l’engagement bénévole de ses membres.
« Protéger les enfants, la jeunesse », « mettre l’accent sur la prise en charge des jeunes, sur l’éducation » « porter toujours des valeurs positives » et «donner des repères à cette jeunesse », « lui permettre de pouvoir envisager l’avenir avec positivité », … « prendre en charge ces personnes souffrant d’addiction », « ne pas les stigmatiser », « ne pas les juger », « leur tenir la main pour qu’elles puissent sortir de cette ornière », tel est le message de Mme Khadjija Cathérine Touré à l’occasion de la journée internationale de lutte contre la drogue.
Pour rappel, la conférence de presse a été marquée par la prestation de slameurs qui ont montré les conséquences dramatiques de la consommation de drogue.
Outre la conférence de presse, l’ONG RAPAA animera demain mercredi 27 juin, une émission en Ewé sur la Radio Nana Fm, et le 28 juin, une conférence débat à l’institut Confucius.
Créée en août 2013 à Lomé, l’ONG RAPAA a pour mission, la lutte contre toutes formes d’addiction. Ses interventions sont axées sur les addictions.
L’ONG s’est fixée comme objectifs de réduire le nombre de nouveaux cas d’usagers de substances psychoactives et d’offrir une prise en charge psycho sociale aux consommateurs et à leur famille.
RAPAA intervient dans 4 domaines : la recherche ; le renforcement de capacités et le plaidoyer ; la prévention et la communication ; l’accompagnement et la prise en charge.
(Photo : responsables de l’ONG face à la presse)