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Interview / Omar AGBANGBA, Directeur Génarl de l’ANVT : «…parmi les 388 volontaires qui ont terminé leur mission en décembre dernier, au moins 50% viennent de décrocher des contrats de travail »

Initié et mis en œuvre par le Ministère du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et  de l’emploi des jeunes, le volontariat au Togo a connu un certain essor au cours de l’année 2016 depuis que l’Agence Nationale Nationale du Volontariat (ANVT) a repris la relève du PROVONAT en février 2015. Il s’agissait de pérenniser et de renforcer l’action volontaire dans le pays et de faire face aux demandes de plus en plus croissantes de mise à disposition de volontaires, en rendant ce concept plus inclusif au service du développement du Togo. Si l’année 2015 a été tout aussi prolifique en termes de mobilisation de volontaires nationaux que des structures d’accueil, 2016 aura supplanté toutes les projections possibles dans ce domaine. De la croissance du nombre de candidats mobilisés au volontariat à la démobilisation des jeunes en fin mission, en passant par l’érection de nouveaux programmes, l’ANVT a été au centre de toutes les attentions et projette encore mieux se positionner en cette année 2017 pour le bien-être de la jeunesse et des communautés à la base.

 Omar AGBANGBA, Directeur général de l’ANVT a bien voulu répondre aux questions de  notre confrère Togo matin. Lecture!

 

Bonjour M. Omar Agbangba. Vous êtes à la tête d’une institution dont le domaine d’intervention se confond souvent avec ce que fait l’ANPE. D’abord, c’est quoi le volontariat, et qu’est ce qui le différencie de l’emploi ou du stage ?

 

Je vous remercie pour cette attention particulière portée au volontariat national au Togo.

Le volontariat est une forme d’engagement formel d’une personne qui accepte librement et en toute conscience d’offrir ses services à autrui à temps plein ou pour une durée déterminée, sans contrepartie salariale. En d’autres termes, le volontaire ne perçoit pas un salaire, mais une indemnité (désignée allocation) lui permettant d’accomplir pleinement sa mission.

De ce point de vue, le volontariat se distingue de l’emploi ou du stage. Et c’est ici que j’attire l’attention de nos chers volontaires et de nos candidats au volontariat. Le volontariat doit en effet être perçu comme un tremplin, une passerelle offerte aux jeunes de se faire une première expérience du monde du travail en participant eux aussi à la réalisation des objectifs de l’institution au sein de laquelle ils sont affectés. Le volontariat cultive l’engagement  citoyen chez les jeunes et accroit par ricochet leur employabilité. Ainsi vu, le volontaire ne doit pas se considérer comme un « salarié », ou un « stagiaire », et il se doit de continuer les recherche d’emploi en s’appuyant maintenant sur l’expérience qu’il est entrain d’acquérir au sein de la structure dans laquelle il travaille.

Tout comme le stagiaire, le volontaire apprend aussi mais apporte aussi et surtout son savoir-faire et ses compétences. Il fait partie intégrante de la structure, il partage les idéaux de la structure, mais le volontaire doit avoir un regard plus élevé d’engagement et de professionnalisme. Il est supervisé non seulement par le supérieur hiérarchique de l’institution, mais aussi par des agents de suivi-accompagnement de l’ANVT. Le volontaire est investi d’une mission d’intérêt « national » et doit avoir constamment à l’idée que sa mission va non seulement dans son propre intérêt, mais aussi dans celui de la communauté, de la population toute entière. C’est la raison pour laquelle, les volontaires reçoivent diverses formations sur les valeurs civiques et citoyennes, le patriotisme, le respects de la chose publique, le développement personnel, etc…

De la sorte, pensez-vous que cette méthode a permis à certains jeunes volontaires de décrocher des opportunités d’emplois ? Avez-vous des chiffres sur le nombre de volontaires ayant trouvé un emploi grâce à leur engagement ?

Sur les 1000 premiers volontaires des vagues 1 et 2 déployés en 2011, nous notons  avec satisfaction que seuls 388 ont fini  leur mission en 2016 comme volontaires. Ce qui voudrait dire que environ 700 ont trouvé de meilleures opportunités d’emploi. Cela équivaut à un taux de démobilisation de plus de 60%. Aussi, selon nos récentes statistiques de décembre 2016, 2/3 des volontaires qui ont trouvé de meilleures opportunités ont passé au plus deux années dans le volontariat et 30% ont effectué deux à quatre années de mission.

Récemment, nos statistiques révèlent que parmi les 388 volontaires qui ont terminé leur mission en décembre dernier, au moins 50% viennent de décrocher des contrats de travail auprès de leur structure d’accueil pour certains, et sur le marché du travail pour d’autres.

D’une façon générale, quel bilan dressez-vous de cette année 2016 ?

Les volontaires d’engagement citoyen (JDS) ont particulièrement retenu l’attention au cours de cette année qui s’achève. En effet, 3 103 volontaires, supervisés par 158 volontaires d’expertise sénior ont été mobilisés et déployés sur des missions d’intérêt public dans 13 villes du pays. Pour ceux de la phase pilote qui ont terminé leur mission, 336 ont reçu des kits d’installation et plusieurs sont aujourd’hui à leur propre compte. Récemment, 73 expérimentent le nouveau volet « Mise en apprentissage », un programme qui va permettre de mettre les volontaires JDS en apprentissage d’un métier pouvant leur permettre une auto-prise en charge après 3 ou 4 ans. Avec cette mobilisation réussie du volontariat d’engagement citoyen, l’ANVT a procédé en septembre 2016, à l’extension du programme aux autres villes du pays. Aujourd’hui, l’initiative du volontariat intéresse donc aussi bien les jeunes diplômés ou non, ainsi que ceux qui n’ont aucune qualification professionnelle, répondant ainsi à la vision inclusive qui sous-tend la mutation du programme en une agence.

Pour ce qui est du volontariat international de réciprocité, l’atelier coopératif du 24 octobre 2016 dernier à Lomé, qui a réuni certaines institutions de volontariat d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du sud, a permis d’explorer les actions et les axes de coopérations possibles, nécessaires à la diversification du volontariat international sur le principe de la réciprocité entre des pays partenaires. Ainsi, pour le compte de l’ANVT, ils seront désormais plus d’une dizaine de volontaires nationaux à être déployés sur des missions à l’international à partir de l’année 2017, et des pays comme le Mali et l’Équateur sont les principaux pays qui se sont prononcés en faveur de l’accueil de ces volontaires togolais. Suivant le principe de réciprocité qui sous-tend ces accords, des volontaires maliens et équatoriens viendront expérimenter le modèle togolais du volontariat.

Nous avons aussi initié un concours national dénommé «  Prix du Volontaire de l’année ». Ce concours nous a permis de primer les volontaires nationaux qui se sont distingués par leur engagement auprès de leurs communautés et de leur structures d’accueil. Ainsi, 5 volontaires ont reçu des prix allant d’un ordinateur portable à des tablettes.

Quelles sont donc les perspectives pour 2017 ?

Pour le compte de l’année 2017, l’ANVT compte  mobiliser 2500 volontaires pour le compte de toutes les formes de volontariat existant au Togo. Une note particulière est aussi accordée au volontariat international de réciprocité qui, grâce à la coopération Sud-sud entre notre agence et certains pays, passera de 5 volontaires mobilisés pour des missions à l’international à 20 volontaires en 2017.

Après les vagues 1 et 2 en 2016, c’est au tour des volontaires des vagues 3 et 4 qui finissent leur mission dans le volontariat en 2017. Pour ceux-là, différentes formations leur sont réservées. Ils seront formés sur les compétences de vie , le développement personnel, l’entrepreneuriat, et un réseau professionnel de coaching sera mis à leur disposition pour les accompagner dans le choix de leur carrière.

Comptant beaucoup sur le secteur privé qui regorge d’énormes potentialités pour la jeunesse de notre pays, l’agence compte développer ses relations avec ce secteur, diversifier ses sources de financement et renforcer ses capacités de gestion pour pérenniser ses actions en faveur du volontariat et de l’amélioration de l’employabilité des jeunes au Togo.

 

Source : Togo matin

 

 

 

 

 

 

 

                          

 

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