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Le PNIASA, trois ans après : quel bilan?

 

Depuis quelque temps, l’agriculture togolaise est sur une phase ascendante. En témoignent les excédents céréaliers enregistrés ces dernières années. Cette dynamique est enclenchée grâce notamment à un vaste programme en cours d’exécution dans le secteur: le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA) lancé depuis 2011 dans le cadre de l’engagement de Maputo en 2003 qui stipule d’allouer au moins 10% du budget national au secteur agricole.

Estimé à 867 millions d’euro soit environ 569 milliards FCFA, ce programme est destiné à booster le secteur agricole dans la vision de l’atteinte d’une croissance agricole annuelle de 6% à l’horizon 2015.

Le PNIASA comporte trois projets prioritaires: le Projet d’Appui au Développement Agricole au Togo (PADAT : 31, 5 milliards FCFA) ; le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA : 18 milliards FCFA) et le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest au Togo (PPAAO-Togo : 6 milliards FCFA).

Le programme cible les exploitants agricoles en particulier les femmes et les jeunes ruraux.

Après trois années de mise en œuvre de ce programme, avec environ 227,6 milliards de FCFA consommés, soit 40% du budget global, quel bilan?

 

Un bilan satisfaisant

En trois ans, le PADAT a touché 385 000 petits producteurs vulnérables de maïs, de riz et de manioc.

53500 kits composés de semence de riz ou de maïs, d’engrais, de désherbants et de pulvérisateurs ont été mis à la disposition des producteurs dont 26076 femmes; soit au total 7015 tonnes d’engrais, 671 tonnes de semences, 5500 pulvérisateurs et 6,875 tonnes de désherbants riz.

Les productions d’exportation ont également été appuyées : 323 producteurs ont bénéficié de 123 995 boutures racinées de caféiers et 832 autres de 16006 cabosses de cacaoyers.

La petite mécanisation de son côté a été soutenue par la distribution aux organisations paysannes de 460 égreneuses, 65 décortiqueuses, 100 batteuses-vanneuses, de 150 râpeuses, de 150 presses manuelles de manioc et 350 bêches de séchage de 12m x 20.

3000 organisations paysannes ont été suivies et mutées en sociétés coopératives, conformément aux dispositions de l’OHADA. Ces différentes réalisations sont accompagnées d’ appuis et conseils.

Quant aux travaux d’équipement, que ce soit l’aménagement des pistes rurales ou de bas fonds, ils sont encore à l’étape d’étude.

Le PASA à son tour met un accent sur la formation, l’appui matériel et financier.

Ainsi 1956 auxiliaires villageois d’élevage sont formés et 992 anciens auxiliaires villageois d’élevage sont recyclés ; 2095 éleveurs de volailles et 570 éleveurs de petits ruminants ont été formés sur les techniques d’élevage et d’amélioration d’élevage. Cette action a été soutenue par la distribution de 570 géniteurs et deux grandes campagnes de vaccinations animales couvrant 5000400 volailles et 745000 petits ruminants.

La production halieutique n’est pas laissée pour compte : 100000 alevins, 8000 bobines et 2000 filets de grandes mailles ont été gracieusement mis à la disposition des pisciculteurs.

En outre un bassin de retenue d’une capacité de 60 x 100m² a été construite, 21 étangs réhabilités.

Par ailleurs, le revenu des producteurs a été soutenu à travers la mise en place des Entreprises de Services des Organisations Paysannes (ESOP) et la promotion du warrantage.

9 ESOP de riz et 2 ESOP de soja ont permis aux paysans d’engranger 61 millions de FCFA en chiffre d’affaires et un regain de confiance entre producteurs et institutions de micro finance, traduit par la mobilisation de 106 millions de FCFA de prêt pour 970 producteurs. 2711 bénéficiaires ont été enregistrés à la phase des opérations pilotes de warrantage. 18 sous-projets de valorisation des produits locaux ont bénéficié d’appuis financiers allant de 15 à 30 millions FCFA.

Le PPAAO-Togo a pris en compte la communication sur les nouvelles technologies et textes en vigueur notamment la publication de 2500 exemplaires du catalogue et variétés cultivées au Togo et 7000 exemplaires du règlement de la CEDEAO relatif aux semences et son règlement d’exécution ainsi que la création du site web du programme.

Ce projet a permis à 30 000 producteurs pauvres de bénéficier de nouvelles semences améliorées de maïs et de riz aromatiques dans le système de production agricole.

En outre, le PPAAO-Togo a réhabilité les infrastructures de l’Institut de Transformation et de Recherche Agricole (ITRA).

Au fur et à mesure de l’évolution du PNIASA, d’autre projet s’y ajoutent à savoir : le Programme du Développement Rural Agricole (ProDRA) financé à hauteur de 20 millions de FCFA par l’Agence de coopération allemande (GIZ). Ce programme accompagne le développement des modèles pilotes pour les filières agro-alimentaires porteuses, des micro-entreprises rurales et des systèmes de production durable.

Perspectives du PNIASA 

La future feuille de route du PNIASA est annoncée par le chef de l’Etat dans son discours à la nation à la veille de la célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance du Togo.

L’intensification de la transformation des produits de rente et la conquête du label qualité marqueront la « profonde » mutation du secteur agricole envisagée par les premiers responsables du Togo.

« Le défi à relever dans ce domaine, consiste à favoriser la création de véritables filières de transformation, allant jusqu’aux produits finis. (…) je vois le Togo s’affirmer dans la construction d’un label de qualité et d’un pôle de compétitivité », a déclaré Faure GNASSINGBE.

La feuille de route qui ambitionne, selon le Chef de l’Etat, à faire du Togo une « force d’exportation dans la sous-région et bien au-delà » aura le triple avantage d’accroître la création d’emplois, de redonner confiance à la jeunesse togolaise et de tirer les revenus vers le haut.

L’amélioration du secteur agricole par la mise en œuvre du PNIASA a permis au Togo en 2013 d’être parmi les 38 Etats distingués par l‘Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ayant réduit d’au moins 50% la prévalence de la sous-alimentation ou l’ayant fait tomber en dessous de 5% sur les 20 dernières années.

En 2014, le Togo est lauréat du deuxième prix de l’innovation en Afrique.

Le PNIASA est soutenu par la Banque Mondiale, le Fond International de Développement Agricole (FIDA), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), et la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC).

Source: Bimensuel Economie & Développement

 

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