L’opération de salubrité dans les villes du Togo, financée par le Projet d’Appui aux populations Vulnérables (PAPV), et conduite par l’Agence Nationale d’Appui au Développement à la Base (ANADEB), se poursuit. A l’appel de la plateforme des CDQ/ CDV, des centaines de travailleurs ont observé samedi dernier, dans le Grand-Lomé, le traditionnel rendez-vous bimensuel de cette opération. Baguida, 2ème arrondissement, 3ème arrondissement, Aflao… telles sont entre autres, les zones où a eu lieu l’opération qui, à l’accoutumée, a démarré aux premières heures de la matinée.
Au programme, désherbage, balayage et curage de caniveaux.
A Sossoukopé dans le 2ème arrondissement, le curage des caniveaux longeant la berge de la lagune de Bè a mobilisé une centaine de jeunes, hommes et femmes. Un travail visiblement délicat et fastidieux. Munis de pelles, de houe et de râteaux, les travailleurs raclaient péniblement le fond des égouts bouchés par le sable et toutes sortes de déchets déversés par les riverains.
« Je suis une habituée de cette opération, qui progressivement, donne un nouveau visage à nos quartiers. Mais ce que je déplore, ce sont les comportements pour le moins inciviques des riverains qui, après chaque opération, salissent à nouveau les endroits assainis au lieu de les maintenir propres. Cela rend le travail fastidieux car nous sommes continuellement obligés de revenir sur les mêmes lieux. Un peu de civisme de la part des riverains nous faciliterait beaucoup la tâche », souligne Aholou Akos, une participante, visiblement agacée.
En effet, les comportements inciviques des riverains constituent le tendon d’Achille de l’opération de salubrité. Les lieux nettoyés, redeviennent sales quelques jours plus tard, la faute aux riverains qui y jettent à l’envi des ordures ménagères et autres déchets. Les séances de sensibilisation qui sanctionnent régulièrement l’opération ne semblent pas pour l’heure porter leurs fruits. « Régulièrement, nous allons dans les maisons, après le nettoyage pour sensibiliser les riverains. Mais les gens peinent à changer de mentalité. Ils font semblant de nous écouter et aussitôt que nous tournons le dos, ils retournent à leurs vieilles habitudes. Cela ne nous aide pas du tout », s’indigne Amétsito Gninin, président du CDQ Akodesséwa-Kponou.
« Les gens sont tout simplement récalcitrants. Sinon comment expliquer que quelques heures seulement après avoir nettoyé un lieu, vous y retrouviez des ordures ? », renchérit Aziaka Mawuko, président du CDQ Attiégou.
Face à cette situation, la fermeté et le recours aux sanctions seraient les meilleurs remèdes. Cela incombe à la plateforme des CDQ / CDV qui pourrait mettre en place un système de surveillance qui permettrait de repérer les auteurs. Ces derniers devraient payer des amendes.
(Photo : curage de caniveaux sur la berge lagunaire de Sossoukopé)