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PAEIJ –SP : la BAD va dupliquer l’exemple togolais sur le continent africain

A la tête d’une mission composée notamment de partenaires techniques et financiers , le ministre chargé de l’emploi des jeunes, Mme Victoire Tomégah-Dogbé, est allé à la rencontre de jeunes bénéficiaires du PAEIJ-SP ( Projet d’Appui à l’Employabilité et à l’Insertion des Jeunes dans les Secteurs Porteurs), les 05 et 06 juillet derniers dans les régions Maritime et des Plateaux. Objectif, toucher du doigt les réalisations et échanger avec les bénéficiaires sur la gestion de leur entreprise, leurs difficultés ainsi que leurs perspectives.

A Lomé (région Maritime), Mme Victoire-Tomégah-Dogbé et sa suite se sont rendus à Hédzranawoé, quartier abritant la vitrine d’exposition de l’entreprise QSY (Quality International Services), spécialisée dans la transformation et l’enrichissement de farines.
Créé en 2011, QSY est dans le PAEIJ –SP, une entreprise structurante, maillon essentiel de la Chaine de valeur « farines enrichies de maïs, soja et manioc ». L’unité de transformation est installée à Attiégou.
Le promoteur, Koudjoukabalo Tchamdja, est un ingénieur agroalimentaire. Grâce à l’appui du PAEIJ-SP, il a obtenu r un crédit de 80 millions de FCFA en 2017. Avec sa marque Maïvit , gamme d’aliments enrichis issus de la transformation de produits agricoles locaux  (maïs, soja, fécule de manioc… ) , le jeune entrepreneur table sur un chiffre d’affaires de 299.800.000 (deux cent quatre-vingt-dix-neuf millions-huit cent mille) FCFA entre 2018 et 2019. De quoi augmenter les 10 emplois directs et la vingtaine d’emplois indirects qu’il a déjà créés. « L’appui du PAEIJ-SP nous a permis de grandir, de porter notre activité à l’échelle », s’est-il réjoui.
Koudjoukabalo Tchamdja, vise loin : conquérir tout le marché togolais et exporter vers le marché international. « Tous les ménages togolais doivent consommer les aliments Maïvit. C’est une question de santé. Tous nos produits sont issus de l’agriculture locale », a-t-il martelé.
Sise à Sogbossito, non loin du marché d’Agoè-Assiyéyé, la Nouvelle Société de Commercialisation et de Production Agro-Alimentaire (NSCPA) SARLU est l’agrégateur dans la chaine de valeur «farines enrichies de maïs, soja et manioc ». L’activité de cette société consiste à collecter, traiter et à livrer à QSY, le soja, le maïs et le manioc, qu’elle se procure auprès de producteurs basés dans la région des Plateaux.
Avec les 9.496.413 (neuf millions quatre cent quatre-vingt-seize mille quatre cent treize) FCFA qu’il a obtenus grâce au PAIEIJ-SP, le promoteur Koffi Dodji Ognankitan, espère entre 2018 et 2019 un chiffre d’affaires de 149.240.000 (cent quarante-neuf millions deux cent quarante mille) FCFA. Ce qui permettra de porter de 3 à 7 le nombre d’emplois directs et de 10 à 22 les emplois temporaires.
Les performances ainsi que les prévisions de la NSCPA ont visiblement séduit Mme Victoire Tomégah-Dogbé et sa suite qui ont eu un moment d’échange avec le jeune promoteur.
Les producteurs alimentant la chaine de valeur «farines enrichies de maïs, soja et manioc »  sont basés dans la région des Plateaux. Quelques-uns ont reçu la visite de Mme Victoire Tomégah-Dogbé et sa délégation. C’est le cas de Yeneke Palouki .
A 32 ans, ce jeune natif de Pagouda est à la tête d’une plantation de maïs de 10 hectares à Atchadé Copé, dans le canton de Nyamassila (préfecture de l’Est-Mono). Couverte de plants de maïs en fleurs, la plantation s’étendant à perte de vue, a émerveillé les visiteurs qui ont bravé la boue collante de la piste d’accès.
«Grâce au PAEIJ-SP, j’ai bénéficié d’un financement qui m’a permis d’agrandir mon champ. Avant, je faisais 7 hectares, avec une production de 3,5 tonnes à l’hectare. Cette année, j’ai fait 10 hectares avec une prévision de 4 tonnes à l’hectare. L’autre avantage avec le PAEIJ-SP, c’est que je suis sûr de vendre toute la production sans difficulté. Ce qui n’était pas le cas avant. Les bonnes femmes venaient acheter à crédit chez nous et disparaissent ensuite sans nous payer », témoigne Yeneke Palouki.
Sur la plantation travaillent en permanence deux jeunes rémunérés par Yeneke et une dizaine d’autres qui, eux, sont temporaires.
Son contrat de vente avec l’agrégateur NSCPA en poche, Yeneke attend 5 millions de FCFA au terme de cette campagne agricole 2018.
Une autre plantation familiale de 2 hectares et un poulailler d’une centaine de têtes de volailles viennent compléter les réalisations de ce jeune agriculteur promis à un bel avenir.
« Que les jeunes, intellectuels ou non, retournent à la terre », conseille-t-il.
La visite dans les Plateaux s’est achevée à l’ancienne usine textile de Datcha qui abrite désormais les entrepôts de JCAT SARL (Jonction de Croissance Agricole au Togo), une entreprise structurante de la chaine de valeur  «courtage soja biologique ». La société est spécialisée dans l’exportation du soja biologique.
« Nous nous réjouissons de l’accompagnement technique et financier du PAEIJ-SP qui nous a permis d’augmenter notre production et d’améliorer le volume des exportations vers nos clients en Europe. Les années passées, on produisait peu, on exportait peu. Avec la mise en relation de la JCAT avec les institutions financières, par le PAEIJ-SP, nous sommes arrivés à augmenter notre production et les collectes pour l’exportation vers les pays d’Europe. Nous rendons hommage à la BOA qui a financé notre projet à hauteur de 100 millions FCFA et Orabank qui nous a appuyés à hauteur de 150 millions. Tous ces concours financiers sur un an ont permis d’augmenter nos volumes d’export à 3000 tonnes vers la France et l’Italie », s’est félicité le promoteur Toyo Yao.
Autour des clusters QSI et JCAT, ce sont au total 11.040 emplois directs qui sont créés et 135 primo entrepreneurs en attente d’insertion dans les deux chaines de valeur. Des résultats au-delà des prévisions et salués à juste titre par le ministre chargé de l’emploi des jeunes et la Représentante – pays de la BAD (Banque Africaine de Développement), Mme Diabi Kadidia.
« Aujourd’hui nous sommes heureux à mi-parcours du projet, de constater qu’effectivement il y a des résultats concrets sur le terrain. Nous sommes déjà à plus de la moitié des objectifs de création d’emploi à deux ans. Nous pensons que vous tenez le bon bout et que cette initiative qui a été lancée et appuyée par le Président de la République est une initiative porteuse. C’est un exemple que nous allons suivre de près pour pouvoir le dupliquer même hors du Togo », a indiqué la représentante-pays de la BAD.
« Je suis très impressionnée par ce que j’ai vu et je pense que le PAEIJ-SP est en train de révolutionner la question de l’emploi des jeunes selon l’approche chaîne de valeur et nous devons encourager cela », a souligné pour a part, Mme Victoire Tomégah-Dogbé.
Lancé officiellement le 24 avril 2016 par le Chef de l’Etat et cofinancé par l’Etat togolais et la BAD, le PAEIJ-SP est entré dans sa phase active depuis juillet 2016. A ce jour le projet travaille avec 11 entreprises structurantes et 7 agrégateurs pour la constitution de différents clusters dans les chaines de valeurs agricoles associés aux filières maïs, manioc, soja, petits ruminants et volailles.
(Photo : Yeneke Palouki entouré de Mme Victoire Tomégah-Dogbé , à gauche, et de Mme Kadidia Diabi)

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