En juin 2006, sous l’égide de l’Union Internationale des Télécommunications, de nombreux pays du monde dont le Togo ont signé des accords pour faire migrer leur réseau de diffusion télé de l’analogique vers le numérique. Dans la foulée, la date du 17 juin 2015 a été fixée comme échéance.

Beaucoup de pays, notamment africains, ont pris du retard dans la mise en œuvre de cette transition numérique. Certains se sont rendu compte que cette évolution technologique est très complexe et très couteuse. Le saut du système analogique au système numérique n’a donc pas eu lieu au cours de ces neuf dernières années. Même les pays européens et asiatiques qui ont commencé tôt le processus de la transition, déjà au début des années 2000, n’ont totalement pas abandonné le système analogique.

La Tanzanie, le Rwanda, la Maurice sont quelques rares exemples africains qui ont réussi ce passage à la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Le Togo est sur la voie, selon le ministère chargé de la Communication. Mais c’est en Afrique de l’Ouest que les plus grands retards sont constatés. Certains pays n’ont pris conscience de cette migration qu’au cours de ces deux dernières années. Une réunion est prévue à Ouaga au Burkina Faso cette semaine pour faire le point de la mise en œuvre de la transition numérique dans les pays de l’UEMOA. Au Togo, le processus est en cours.

Il n’y aura pas d’écran noir !

Les rumeurs se sont propagées sur la date de 17 juin, faisant monter l’inquiétude et la curiosité au sein de la population. «  Tous les téléviseurs cathodiques sont menacées d’écran noir », nous confiait, il y a 3 jours, un jeune guinéen qui commercialise des téléviseurs et des adaptateurs au carrefour Dékon à Lomé. Il avoue avoir l’habitude depuis quelques semaines, d’expliquer à tous les potentiels clients la nécessité de s’équiper des téléviseurs à écran plasma. « Quelques clients viennent s’informer en vue de changer de téléviseur », nous informe-t-il.

« Il parait que nos téléviseurs seront obsolètes », s’inquiétaient certains élèves à la sortie d’école à Nyekonakpoé.

Le ministère de la en charge de la Communication, a entrepris depuis quelques jours, des initiatives à travers les médias pour expliquer le processus, démentir les rumeurs et rassurer la population. Le basculement de la télévision analogique vers la télévision numérique ne se fera donc pas automatiquement ce 17 juin. Le fait de croire qu’il n’y aura plus rien sur les écrans est « illogique », selon Madame Anaté Koumealo, ministre chargée de la Communication. Cette transition n’est d’ ailleurs pas simplement une question de téléviseur à écran plasma, selon les experts. La ministre de la Communication promet qu’une campagne d’information sera organisée à l’endroit de la population sur les changements à effectuer dans les installations au moment venu.

Beaucoup d’avantages avec l’ère de la TNT 

Selon les experts, cette migration qui se fera progressivement comporte beaucoup d’avantages. Les téléspectateurs auront une bonne qualité d’images et de sons puisque les programmes seront en haute définition sur les chaînes. Le paysage médiatique sera modernisé.

Avec l’analogie, on a un émetteur pour une chaîne de télévision or en mode numérique, on a un émetteur pour plusieurs dizaines de chaînes. On assistera à une multiplication des chaînes de télévisions. Les coûts de l’énergie seront réduits de même que les coûts de maintenance et d’équipements de ces émetteurs.

On gagnera beaucoup en fréquences puisque les fréquences occupées dans le spectre hertzien seront libérées et revendues à des opérateurs de téléphonie, ce qui devra rapporter beaucoup à l’Etat.

Les chaînes privées dont la zone de couverture est très limitée au Togo pourront bénéficier d’une couverture sur l’étendue du territoire et au-delà avec le passage numérique.

Ce processus nécessite beaucoup d’investissements car il prend en compte la production, la diffusion, la transmission. La télévision nationale (TVT) bien qu’elle soit sur satellite, a une production analogique.