La 13è réunion annuelle sur la surveillance, la préparation et la réponse aux épidémies de méningite en Afrique se tient à Lomé depuis ce lundi matin et ce jusqu’au 30 novembre 2016. Y prennent part, des experts de 21 pays africains de la ceinture méningitique.
La rencontre vise à faire la revue de la situation épidémiologique, de la surveillance et de la réponse aux épidémies de méningite en Afrique et définir les perspectives et priorités pour les interventions futures y compris la saison épidémique 2017 ; évaluer les progrès et définir les perspectives d’introduction de MenAfriVac à travers les campagnes de vaccination préventives et la vaccination de routine.
En effet, afin de mieux répondre aux épidémies de méningite qui surviennent essentiellement pendant la période dite « saison épidémique » qui s’étend de janvier à fin juin, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande aux pays l’élaboration des plans nationaux de préparation et de réponses aux épidémies en utilisant les directives révisées de lutte contre la méningite de l’OMS qui met en exergue le renforcement de la gestion des données et des activités du laboratoire, l’organisation adéquate de la vaccination préventive ou réactive et la prise en charge adéquate.
Par ailleurs en 2016, certains pays ont introduit MenAfricaVac dans la vaccination de routine (Soudan, Ghana) et rattrape les cohortes d’enfants nés depuis l’organisation des premières campagnes de vaccination de suivi (Ghana, Soudan, Mali, Tchad). Le processus devrait se poursuivre en 2017 dans tous les autres pays qui ont aussi eu à organiser les campagnes de rattrapage.
« Contrairement à l’année 2015, on a noté en 2016 avec satisfaction que la détection des épidémies a été précoce et la surveillance renforcée d’une manière générale. Les pays se sont mieux préparés, ils disposaient de plans de préparation et de réponses aux épidémies de méningite, les capacités du personnel impliqué dans la surveillance avaient été renforcées, les analyses de laboratoire et la coordination étaient effectives », s’est félicitée, Mme Lucile Imboua, Représentante-résidente de l’OMS au Togo, à l’ouverture de la réunion. Toutefois, a-t-elle souligné, des difficultés ont été enregistrées pour l’organisation des campagnes de vaccination contre la méningite en raison de faible disponibilité des vaccins en quantités requises. Aussi recommande-t-elle que toutes les opportunités soient saisies pour prévenir, se préparer et répondre efficacement aux épidémies de méningite.
Pour le Professeur Mijiyawa Moustafa, ministre de la Santé et de la Protection sociale, le Togo qui a connu au premier semestre 2016, une épidémie de méningite occasionnant 127 décès sur 1975 personnes touchées, attend beaucoup de cette réunion. « La mise en œuvre de vos recommandations doit être considérée comme un fait acquis par nos plus hautes autorités », a-t-il lancé aux participants.
A propos de la méningite
La méningite est une maladie contagieuse et meurtrière mais guérissable, qui se transmet d’une personne à une autre, quel que soit l’âge. Elle est causée par plusieurs types de microbes : méningocoque A, méningocoque C, méningocoque W, méningocoque X, méningocoque Y, pneumocoque et Haemophilus.
La méningite se transmet d’un malade à une personne bien portante à travers : la toux, les éternuements, la salive. La promiscuité peut favoriser la transmission de la maladie.
Les signes de la maladie sont : une forte fièvre qui survient brutalement, des maux de tête, des vomissements, une raideur de la nuque (chez l’adulte) ; une forte fièvre qui survient brutalement, des maux de tête, des vomissements, le bombement de la fontanelle, les convulsions, les pleurs, le refus de téter, la nuque molle et parfois des taches sur le corps (chez le nourrisson).
La méningite constitue un fardeau pour l’Afrique. Les épidémies de méningite à méningocoques demeurent un problème majeur de santé publique notamment dans les 26 pays de la ceinture de la méningite qui s’étend du Sénégal à l’Ouest jusqu’en Ethiopie à l’Est de l’Afrique subsaharienne.
Avant 2010, Neisseria meningitidis du groupe A (NmA), constituait la principale cause des épidémies de méningite représentant 80% à 85% des cas recensés.
Dans le cadre de l’élimination de la méningite, l’OMS recommande trois stratégies : la surveillance et une réponse efficace aux épidémies ; la prise en charge adéquate des cas et la vaccination (préventive et réactive). Avec l’introduction à partir de 2010 du vaccin MenAfriVac et la vaccination jusqu’en juin 2016 de plus de 260 millions de personnes âgées de 1 à 29 ans dans les 18 pays, on a noté une réduction significative des cas de NmA et une modification du profil bactérien avec la prédominance du Streptococcus pneumoniae (S.p) et des méningocoques W, C responsables des épidémies importantes enregistrées depuis 2015 au Niger, Nigeria, Ghana, Togo.
(Photo : les participants posant avec les officiels)