Search
Close this search box.
Search
Close this search box.

Pont d’Alemondji, symbole de désenclavement de nombreuses localités agricoles du nord-Togo

Dans un reportage publié récemment sur son site, la Banque Africaine de Développement (BAD) montre l’impact socio-économique du pont d’Alemondji (200 km au nord de Lomé).  Long de 120 mètres, ce pont construit dans le cadre de la mise en œuvre de la rénovation des routes sur le corridor CU9 entre Lomé, Cinkansé et Ouagadougou, est devenu un  trait d’union entre plusieurs localités agricoles du nord-Togo.

En intégralité le reportage.

« Chaque mardi, le marché d’Alemondji grouille de monde. Au milieu de cette foule compacte, des commerçants burkinabè et ghanéens proposent des vêtements et ustensiles de cuisine. D’autres, plus bruyants viennent des contrées voisines : Lawagnon, Moreta et Issati. Leurs étals regorgent d’arachides, de mil, de sorgho, de sésame ou encore d’haricots.

« Il y a encore quelques années, atteindre ce marché n’était pas chose aisée. Il était animé pendant trois jours successifs, du mardi au jeudi, puis le dimanche. Nous ne venions ici qu’une journée parce que notre principale route d’accès au marché était impraticable », raconte Robiro Kadokah, vendeuse de mil. Son taxi, emprunté à Issati, passe à vive allure sur le pont d’Alemondji. À 200 kilomètres au nord de Lomé, la capitale du Togo, ce pont est le symbole du désenclavement de nombreuses localités agricoles de la région.

« Avant, au départ de Lawagnon, Moreta et Issati, nous étions obligés de faire un détour de 50 kilomètres, avant de rejoindre la route nationale. Ensuite, nous mettions le cap sur Alemondji pour aller au marché. Cela prenait deux à trois heures et nous perdions des clients. Mais aujourd’hui en 10 à 15 minutes, nous sommes sur place », explique fièrement cette cinquantenaire, à sa descente de la gare routière.

Magasso Akilasso est collecteur de taxes. Il a, lui aussi, moins de soucis qu’auparavant. « Nous étions véritablement coupés du reste du monde. Seules quelques motos parvenaient à franchir la route boueuse pour se rendre à Alemondji. Depuis que ce pont a été construit, nous avons retrouvé le sourire », dit-t-il avec enthousiasme.

Le pont d’Alemondi, long de 120 mètres, a été construit dans le cadre de la mise en œuvre de la rénovation des routes sur le corridor CU9 entre Lomé, Cinkansé et Ouagadougou.

Ce projet, d’un montant de 325 millions de dollars américains, a été financé à 70% par le Fonds africain de développement, guichet de financement concessionnel de la Banque africaine de développement, et par la Facilité en faveur des États fragiles.

Les travaux ont porté sur 150 kilomètres de route au Togo et 153 autres au Burkina Faso. Du côté togolais, les tronçons Atakpamé-Blitta (102 km) et Blitta-Aouda (48 km) ont été rénovés tandis que 55 kilomètres de pistes connexes ont été aménagées et le pont d’Alémondji reconstruit. Résultat : depuis 2016, le trafic en volume, à destination ou en provenance du Burkina Faso, du Niger et du Mali, a atteint deux millions de tonnes de marchandises par an. Par ailleurs, le temps de transport entre la capitale burkinabè, Ouagadougou, et le port de Lomé, a été divisé par deux entre 2011 et 2016, passant de 6 à 3 jours.

« Toutes les conditions sont réunies pour effectuer un voyage en toute quiétude de jour comme de nuit. Mieux, nous enregistrons chaque semaine la présence de nombreux commerçants des pays frontaliers comme le Ghana et le Burkina sur le marché d’Alemondji. Cette route et surtout ce pont ont apporté de la vitalité à notre région », se réjouit Robiro Kadokah.

Outre le marché, la région bénéficie de l’activité de l’Institut de formation en alternance pour le développement de la pisciculture de Lawagnon et du grand hôpital de l’ordre de Malte, très accessible en traversant le pont.

« Des malades sont envoyés régulièrement dans cet hôpital. Ils viennent, pour la plupart, de la capitale Lomé. Le pont, remis en état, a permis de sauver des vies », se félicite Akilasso Magasso.

« Cet ouvrage (CU9) permet d’assurer un écoulement de la production agricole et d’améliorer l’accès aux marchés d’intrants et de produits. Aussi, il stimule l’économie et facilite l’intégration de la zone dans l’économie nationale et internationale », note Georges Bohoussou, responsable-pays de la Banque.

Selon Bohoussou, le projet de la route CU9 a fortement désenclavé les localités agricoles de Gbécon et de Morétan et amélioré la fourniture d’eau potable des populations riveraines rurales de 15 villages.  Pour améliorer les revenus des femmes, le projet a également procédé à la réhabilitation et l’extension du marché international de Anié, ainsi que du marché hebdomadaire de Doufio (nord du Togo). »

Source : www.afdb.org

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *